Accueil Actualités Taux du marche monétaire et taux d’intérêt : Un repli qui fait le bonheur des investisseurs

Taux du marche monétaire et taux d’intérêt : Un repli qui fait le bonheur des investisseurs


A la faveur d’une baisse du taux du marché monétaire de 7,76%, soit le taux le plus bas depuis février dernier, et un taux d’intérêt de 7,75%, les investisseurs et les promoteurs pourraient lancer leurs projets qui n’ont pu être concrétisés au cours de la dernière période quand les indicateurs financiers étaient au rouge.


Bonne nouvelle pour les chefs d’entreprise et les investisseurs : le taux du marché monétaire (TMM) s’est situé à 7,76% le vendredi 22 novembre 2019, soit son plus bas niveau depuis février dernier, date de l’entrée en vigueur de la décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de relever son taux directeur de 100 points de base passant de 6,75% à 7,75%. Ce repli fait suite à une baisse du volume global de refinancement des banques auprès de la BCT pour s’élever à 11,6 milliards de dinars au 22 novembre, après avoir atteint des niveaux records cette année. Le taux moyen du marché monétaire (TMM) du mois d’octobre s’établit à 7,81%. Le taux d’intérêt s’est établi, quant à lui, au 22 novembre 2019 à 7,75%. On est loin, bien sûr, de 2014 quand le taux d’intérêt directeur de janvier à juin était de seulement 4,50% !

Cette situation peut profiter aux promoteurs qui projettent de lancer de nouveaux projets ou effectuer des extensions en contractant des crédits à taux relativement acceptable. C’est que le taux d’intérêt occupe une place de choix dans toute opération d’investissement. L’investisseur est, en effet, soucieux d’avoir un crédit à coût raisonnable avec des avantages préférentiels comme la période de remboursement, le délai de grâce et bien entendu le taux d’intérêt. Les investisseurs devraient profiter de cette aubaine pour lancer leurs projets en suspens et contribuer ainsi à la croissance économique du pays et au recrutement d’une nouvelle main-d’œuvre qualifiée.

Une dynamique régionale
Ces indicateurs positifs devraient, en outre, stimuler les investissements dans les différentes régions du pays d’autant plus que des avantages préférentiels sont accordés aux promoteurs qui souhaitent créer des projets dans les zones de développement régional. Le fait est que ces zones sont abandonnées par les investisseurs qui préfèrent souvent installer leurs projets dans les régions côtières où le tissu industriel est bien développé en contraste avec les régions du Centre et de l’Ouest qui ne disposent pas d’une industrie étendue capable de faire travailler ces nombreux diplômés de l’enseignement supérieur. A l’origine de la baisse du taux monétaire du marché, la diminution du volume global de refinancement des banques auprès de la BCT pour s’élever à 11,6 milliards de dinars au 22 novembre.

La première fonction d’une banque étant de servir des crédits à ses clients, il est nécessaire de disposer d’une base financière suffisante de nature à s’acquitter de cette mission dans les meilleures conditions. Evidemment, les projets présentés dans tous les secteurs doivent répondre aux critères de rentabilité et de performance pour éviter un éventuel échec. D’où les études minutieuses élaborées par les banques pour s’assurer que le projet en question est viable et réponde vraiment à une demande permanente.

A la faveur d’un taux d’intérêt en repli, les investissements étrangers pourraient également s’accroître car les détenteurs de capitaux dans les pays étrangers cherchent constamment des opportunités pour investir dans un pays donné et profiter ainsi des avantages préférentiels. La Tunisie offre ainsi un climat des affaires avantageux mais qui demeure encore perfectible. Outre le cadre juridique qui contient des dispositions encourageantes et incitatives, les différentes charges de production sont abordables par rapport au coût pratiqué dans les pays européens, par exemple.

Un rôle pionnier des banques
Il va sans dire que les banques de la place, privées et publiques, jouent un rôle pionnier dans la dynamique économique grâce aux financements fournis aux investisseurs et aux chefs d’entreprise dans les secteurs industriels, touristiques, agricoles et de services. La concurrence dans ce domaine est devenue acerbe dans la mesure où chaque banque essaye d’offrir les meilleures prestations en vue d’attirer le maximum de clients et de les fidéliser. En tout cas, quand les indicateurs financiers sont au vert, la marge de manœuvre des banques devient plus large et elles peuvent se permettre de fournir plusieurs produits aussi bien aux particuliers qu’aux investisseurs. A noter que plusieurs chefs d’entreprise sont endettés et sont appelés à rembourser leurs crédits dans les échéances convenues. Grâce à une baisse du taux d’intérêt, les clients endettés constatent que leurs charges sont allégées et peuvent continuer leur activité en toute sérénité.

Cette bouffée d’oxygène ne doit pas, toutefois, être limitée dans le temps mais s’étendre sur plusieurs mois pour permettre aux hommes d’affaires de réaliser leurs projets longtemps mis en veilleuse en attendant le moment opportun pour être concrétisés. Même si l’autofinancement constitue encore un casse-tête, notamment pour les nouveaux promoteurs dont plusieurs ne sont pas en mesure de fournir leur propre financement pour pouvoir contracter un crédit bancaire. En l’absence d’un autofinancement ou d’un fonds de roulement, le promoteur se voit souvent obligé de retarder ou de reporter la réalisation de son projet et donc impossible d’effectuer de nouveaux recrutements et de stimuler les activités économiques.

D’où la nécessité pour les banques de la place dont certaines ont effectué une restructuration — comme les banques publiques, à savoir la Banque nationale agricole, la Société Tunisienne de Banque et la Banque de l’Habitat — de constituer des fonds propres pour éviter le refinancement de la BCT et continuer à servir des crédits à leurs clients. L’orientation de l’Etat cible les projets dans l’industrie, l’agriculture, les services et le tourisme en commençant, d’abord, par épurer la situation financière de certaines entreprises endettées. Le but est de rétablir les équilibres financiers de celles-ci et de servir, ensuite, de nouveaux prêts pour lancer de nouveaux projets dans toutes les régions du pays.

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